Dr Michel Noubon : « On m’a demandé de faire tous les efforts nécessaires pour mettre en marche la radiologie »
À l’issue des assises du comité de gestion de l’Hôpital de District de Dschang, le mardi 27 avril 2021, le directeur de cette institution a répondu aux questions de la cellule de communication de la Commune de Dschang.
Quelles résolutions retenez-vous du comité de gestion de l’institution dont vous êtes le patron qui vient de siéger
D/HDD : Merci de me donner l’opportunité de faire un point sur le premier comité de gestion de l’Hôpital de District de Dschang depuis 3 ans.
Tout s’est bien déroulé, dans la convivialité, les débats étaient francs et froids. Les recommandations que je peux citer ici : on m’a demandé de faire tous les efforts nécessaires pour mettre en marche la radiologie ; et d’autre part, il faudrait que les recherches soient faites à l’hôpital, mais que les étudiants qui vont faire des recherches versent une modeste somme pour le matériel qu’ils auront à utiliser. Il m’a aussi été demandé de suivre à pied ferme, toutes ces recommandations pour que la prochaine fois, comme c’est une toute première fois après trois ans, tout se passe dans les règles de l’art.
Concernant cet hôpital que vous dirigez depuis pratiquement six mois ; est-ce que vous avez des aménagements spéciaux à effectuer ?
D/HDD : Ah oui ! d’abord, la première chose à faire, c’était ma vision. Par rapport à cette vision, mon souhait c’est que toute personne qui quitte du fin fond de Dschang et qui se trouve à l’hôpital de district soit prise en charge d’une manière efficace, sans être dérangée ; et que ma porte est ouverte à tout le monde pour des critiques de sorte que l’hôpital soit aménagé de façon à être un lieu des soins de qualité pour tout le monde. Les cinq mois passés à la tête de cette institution m’ont permis jusqu’à présent de mettre l’hôpital sur des roulettes dans le cadre de l’implémentation de notre vision. Il y a donc eu beaucoup de modifications. La première modification est la finalisation du règlement intérieur en cours, qui permet de mettre sur pied tout l’arsenal, et les points de repères pour la gestion du personnel du point de vue de la discipline. Autre chose que j’ai mise sur pied, c’est que je voudrais que toute la population de Dschang, bénéficie des consultations spécialisées. Déjà pour vous dire que presque une fois par semaine, nous recevons les consultations du cardiologue, du neurologue, du rhumatologue, du psychiatre. Mais, je voudrais que ces personnes qui sont très précieuses et qui ont une très haute capacité de prise en charge, que lorsqu’elles viennent à Dschang, qu’elles aient au moins des malades à consulter. Parce que déplacer un psychiatre de Yaoundé, où ils sont déjà si rares, pour venir à Dschang voir cinq à six malades, ce n’est pas encourageant. Donc, nous pensons aussi, qu’avec votre contribution, faire savoir tout le programme de consultation qu’on a mis sur pied, et tous ces spécialistes qui viennent de loin, les choses pourront s’améliorer. Nous espérons que vous puissiez sensibiliser toute la population afin que les gens sachent que l’hôpital a entièrement muté et que les choses se passent autrement. Autre innovation, avec l’appui de monsieur le maire qui est un homme visionnaire, le scanner doit être mis en marche dans les jours qui suivent, déjà, on est en train de refaire le bâtiment qui doit accueillir le scanner. Par ailleurs, la banque de sang, qui n’existe pas depuis, est en train d’être aménagée ; donc avant la fin du mois, ça sera déjà fonctionnel.
Nous pensons, qu’avec tous ces aménagements, les gens vont avoir des soins de qualité, et avec l’autorisation que le comité m’a donnée, avant le trimestre III, nous allons faire beaucoup de choses pour que l’hôpital trouve véritablement une très grande avancée par rapport aux consultations, par rapport surtout à la qualité des soins, dont je tiens à en faire mon cheval de bataille.
Vous avez remplacé à ce poste de directeur, le Dr. Fondop, alors, est-ce que vous avez jusqu’ici rencontré des difficultés particulières dans la gestion de cet hôpital ?
D/HDD : Non ! je pense que vous savez comme moi que l’administration est continue. On ne parle pas de prédécesseur. N’importe qui vient avec sa marque. Je suis un vieux médecin. Si j’ajoute les sept années de formation, je suis à 32 ans d’expérience ; dont 18 années comme chef de formation sanitaire. Donc, je vais tout simplement mettre cette expérience au profit de la population de Dschang. Donc, parler de prédécesseur, vraiment, ce n’est pas mon dada. Je dois plutôt imprimer ma marque pour que les gens sentent qu’il y a un changement.
L’hôpital de District de Dschang étant un hôpital départemental, il faut dire que vous avez d‘autres formations sanitaires ici qui vous dament le pion ; alors comment faire pour que l’Hôpital de District retrouve ses lettres de noblesses ?
D/HDD : Alors, merci pour cette question. Vraiment, quand tu es un bon travailleur, tu ne regardes pas les voisins. Tu apportes des choses de qualité. Les malades eux-mêmes vont faire le choix. Donnons cinq à six mois après, les gens vont comprendre que ce qui est ailleurs, ce n’est pas ce qui est à l’Hôpital de District. Donc, faire la concurrence, ce n’est pas mon dada. A l’heure actuelle, tout a déjà changé à l’Hôpital de District ; puisqu’en fait, l’hôpital n’est pas que la peinture : C’est la fonctionnalité ; et ceux qui s’y approchent comprennent que beaucoup de choses ont changé.
Donc, par rapport aux formations hospitalières, vraiment je les respecte, mais je ne cherche pas à me mesurer à elles. Avec l’expérience que j’ai, qui ne coure par la rue, 33 ans de travail dans le système de santé camerounais, ce n’est pas dix jours. Et je pense jusqu’à là, pour ceux qui savent, mes collaborateurs le savent, les choses ont changé. Nous en sommes très fières. Aujourd’hui, j’ai pris l’onction que j’attendais, l’onction du comité de gestion, pour encore davantage implémenter mon esprit. Je suis sûr que dans les mois qui suivent, on pourra faire quelque chose d’appréciable pour la ville et pour la communauté toute entière.
Entretien mené par Donfack Tsapgou et retranscrit par Guillaume E. Tchoudjang